Sensibilisation de la population de Kinshasa au vote utile
La connaissance de la mission d’un député, gage d’un choix responsable

Mme Faida MWANGILWA, Modératrice de l'activité

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En effet, l’article 100 de la Constitution de la RDCongo résume le rôle d’un député à voter les lois et à contrôler le Gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les établissements et les services publics. Cependant, à l’approche des élections, beaucoup de candidats viennent avec un discours qui ne cadre pas avec les missions leur dévolues par la loi. Certains promettent à l’électorat la construction des écoles, des hôpitaux, des ponts, d’autres la desserte en eau potable et en électricité, etc. Ce discours correspond-t-il au mandat de la personne à élire ?

Pour susciter un débat citoyen autour de cette question, l’Institut des Stratégies pour le Développement Durable (ISDD) a organisé une tribune d’expression populaire en date du 05 octobre 2018 à l’Ecole de la Gare dans la commune de la Gombe à l’intention des membres des partis politiques et des associations de la société civile, des mouvements des jeunes et des femmes leaders, sous la modération de Madame Faida Mwangilwa, Ministre honoraire.

Intervention de Mme Catherine ODIMBA de l'ONU Femmes

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Madame Catherine Odimba de l’ONU Femmes est intervenue en premier lieu sur le rôle d’un élu. Adoptant une approche participative, l’oratrice a commencé par interroger les participants sur les promesses de campagne faites par les députés de 2006 et 2011 et sur les attentes de la population. Tous les participants ont reconnu que ces différentes promesses n’ont pas été tenues. Partant de cela, elle a résumé le mandat d’un député en trois grands points suivants : légiférer ou voter les lois, contrôler l’action du gouvernement et des services publics, être à l’écoute de la population. Quant au dernier rôle, a-t-elle insisté, le député a le devoir de revenir vers sa base afin de l’informer sur ce qui se passe au parlement et récolter ses attentes. En d’autres termes, au lieu de promettre la construction des ponts, la réhabilitation des routes, le député devra plutôt recueillir les besoins réels de la population pour en faire des propositions des lois qu’il va soumettre à l’Assemblée nationale.

De g. à d., Mme Fifi FALASI du Bureau RDC, Mme Esther J. Stark, Coordonnatrice de Projet et Mme Angélique Echteimeyer, Coordonnatrice Projet UE

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Avant de passer la parole au dernier intervenant, le professeur Kibanda Matungila, Directeur de l’ISDD, a répondu à la préoccupation d’une participante qui a sollicité que l’ISDD puisse organiser également des sensibilisations dans l’arrière-pays où la majorité de la population se trouve encore dans l’ignorance. En réaction à cette question, le Professeur a rassuré l’auditoire que le travail de l’ISDD ne se limite pas seulement à Kinshasa. En effet, grâce au réseau des partenaires opérant au niveau des provinces, notamment les Commissions diocésaines Justice et Paix et au travers de la diffusion des émissions d’éducation civique sur plus de 50 radios communautaires, ce programme atteint une large frange de la population congolaise.

Le Professeur Kibanda a saisi cette occasion pour présenter les deux visiteuses de la Fondation Hanns Seidel venues du siège à Munich. Il s’agit de Madame Esther J. Stark, coordonnatrice de Projet et Madame Angélique Echteimeyer, coordonnatrice de Projet avec l’Union Européenne.

Intervention de M. Gérard BISAMBU de l'AETA

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Le dernier intervenant, Monsieur Gérard BISAMBU de l’AETA (Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées) a focalisé sa communication sur le vote utile et le profil d’un bon candidat. Avant de parler élection, l’intervenant a d’abord donné l’état d’avancement de la préparation de ces élections sur le plan logistique au niveau de l’administration électorale qui est la CENI. Pour cette dernière, a-t-il dit, tout est fait pour que le scrutin ait lieu le 23 décembre 2018. Ainsi la CENI dispose déjà de 8 hélicoptères, 5 avions, 50 hors-bords, plus de 1000 motos, 250 véhicules, 800 jeeps et va recevoir dans les prochains jours d’autres kits électoraux.

Procédant par un exercice de tempête des cerveaux, l’orateur a voulu savoir quel a été le comportement des électeurs lors des élections passées. Pour les participants, le choix des électeurs était influencé par des considérations ethno-tribales ainsi que par les divers dons apportés par les candidats. Pour ce qui est du comportement des élus, la salle a reconnu que ces derniers ont excellé dans la recherche des intérêts individuels et dans la rupture de contact avec leurs bases. Ainsi, pour Monsieur Gérard, il est important qu’il y ait un contrat social entre le candidat et la communauté. Que les membres de cette dernière se regroupent et élaborent un cahier des charges à soumettre au candidat qui devra l’intégrer dans son projet de société.

Une participante apporte sa contribution aux échanges

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A en croire l’orateur, l’objectif des élections qui pointent à l’horizon doit être celui d’obtenir une alternance politique ou encore une alternative de gouvernance démocratique.  Pour cela, il faudrait que le candidat à choisir réponde à un minimum de critères tels qu’avoir un passé positif, une compétence avérée, une bonne moralité, un sens élevé de nationalisme, etc.

Le sujet abordé, étant d’actualité, a suscité beaucoup de sensibilité et de passion de la part des participants qui interrompaient souvent les orateurs pour poser des questions, exprimer leurs inquiétudes ou faire des suggestions, cela dans une ambiance conviviale.